•  Ah, les premiers barbecues de l’année !
  • Tout ce cercle familial et/ou amical tout autour du foyer…
  • Les premiers effluves dans le quartier ou dans le voisinage, incitatrices…
  • Et tout ce petit monde s’ébroue gentiment après le verre de rosé à l’apéro.
  • A ce sujet, sur ce sujet, quelques conseils.
  • Non, non ; ne craignez rien !
  • L’idée n’est pas d’altérer en rien le plaisir, les rares moments de plaisir à l’extérieur, même au Nord de la Loire.
  • L’idée, au contraire, c’est de pouvoir en profiter le mieux possible.

 

Tout feu…

D’abord il y a le début du commencement.

Il n’y a pas de barbecue… sans feu.

Je ne saurais donner de leçon en la matière ; je vous dis juste comment je procède, pour ce qui me concerne : quelques feuilles de papier journal, des pommes de pin, du petit bois, et puis des bûches.

Non, pas des bûches de pin : ça brûle vite mais pas longtemps ; des bûches de bois plus dense.

Puis vient le moment fatidique, il faut faire cesser les flammes sans faire cesser… le feu, et que ce feu dure tout le long de la cuisson.

Subtil dosage. Bref, un bon petit tas de braises.

Lesquelles vont bientôt être attisées par les premières gouttes de graisse.

Parce que vous aurez eu soin de percer les merguez et autres saucisses.

Alors, il va falloir éteindre les flammes. Sans éteindre le feu…

Un peu d’eau fera l’affaire.

Tout flamme ?

Oui, mais justement, les gouttes de graisse, ça continue.

Pour peu qu’il y ait un petit coup de vent, et que vous vous soyez écarté du foyer parce que vous avez pris de la fumée plein la figure – vos yeux piquent – vous avez pris du retard pour votre intervention sanitaire : les flammes ont repris de plus belle ! Menaçant alors dangereusement les graisses de la viande…

Eh oui, sécurité numéro 1 : ne jamais laisser les flammes lécher directement la viande.

Les lipides sont instables à la chaleur.

Ça produit des hydrocarbures cancérigènes (1). Et pour peu que la grille n’ait pas été parfaitement nettoyée…

 

Et avec ceci ?

Encore un peu de rosé. Mais point trop n’en faut.

Surtout comment faire varier les plaisirs, en bonne compatibilité avec sa santé, voire en continuant à faire attention à son (sur)poids ?

Oui, le barbecue, c’est entrecôte-chips ou … entrecôte-chips ?

Après les cacahuètes à l’apéro, une bonne rasade d’huile avec les crudités auparavant, et une bonne glace pour parachever le tout ?

Bref, une quantité de graisses au total pour la semaine entière ?

Variations sur un thème

Tout d’abord, ce n’est pas entrecôte, ou entrecôte (une entrecôte c’est environ 20 grammes de graisses pour 100 g ; et comme le boucher sert des pièces de 200 g plutôt que les 100 g recommandés…).

Ce peut être en lieu et place :

  • une viande assez grasse à nouveau, mais avec des brochettes et en y insérant de larges morceaux de légumes (des champignons, etc.) ;
  • de la viande encore, mais cette fois de la volaille (à bien surveiller, pour éviter que ce soit trop sec ; mais si la viande peut sécher, c’est précisément parce qu’elle n’est pas grasse) ;
  • du poisson en papillote (très bon le maquereau – bon d’accord, pour ceux qui aiment le poisson – simplement fendu en 2 pour étaler un peu de moutarde forte !).

Les goûts et les couleurs

Du gras, point trop n’en faut donc, surtout quand on veut contrôler son poids, mais l’apéro aura pu faire présenter des bâtonnets de légumes, l’entrée aura pu être un taboulé bien frais, la viande aura pu être accompagnée d’une julienne de légumes ou des légumes façon ratatouille, des légumes chauds mais pas nécessairement, et le tout pourrait se voir ponctué par un bon sorbet.

Et franchement, au total, la consommation de graisses aura été très raisonnable.

Du coup, on pourra y revenir gentiment…

Elle n’est pas belle, la vie ?

 

P.S. Très bien, la plancha ! Bien laver après usage, mais très bien

 

(1) Plus précisément des composés comme les hydrocarbures aromatiques polycycliques, et notamment le benzo(a)pyrène, et aussi des dérivés pyrolytiques des acides aminés (les structures élémentaires des protéines).

 

Auteurs : LALAU Jean-Daniel (Pr - Médecin nutritionniste)