De nombreux métiers font évoluer les salariés dans des environnements soumis à des températures froides ou chaudes.

 

ZOOM SUR LE FROID

Le froid intense, comme la forte chaleur, entraînent des impacts plus ou moins marqués sur l’état de santé.

Un environnement est considéré froid pour une température de l’air inférieure à 18 °C.

L’exposition à une ambiance thermique froide peut être à l’origine de gelures localisées des extrémités et d’hypothermie potentiellement graves.

Sont concernés les salariés dont le processus de production les expose au froid, ceux qui travaillent en extérieur, dans l’eau ou en altitude.

Les métiers concernés par les ambiances froides de travail sont par nature exercées dans un local en froid négatif (abattoirs, entrepôts frigorifiques, conditionnement de produits frais ou surgelés, entretien, réparation de chambre froide) ou qui se pratiquent en extérieur, métiers du bâtiment, agricoles, forestiers, entretien des routes et voies ferrées, collecte des déchets, policiers, pompiers, militaires, pêcheurs, marins, ostréiculteurs, commerçants sur les marchés, travail en altitude (remontée mécaniques) ou en eau froide (plongeurs professionnels).

Les déplacements professionnels, par la route en cas de neige ou verglas, sont aussi à prendre en considération.

L’exposition au froid peut être à l’origine d’effets directs sur la santé parfois mortels : hypothermie, gelures, intoxications par le monoxyde de carbone dues à l’utilisation de moyens de chauffage défectueux ou inadaptés.

Ou indirects comme les traumatismes liés aux chutes, glissades dus à la neige et au verglas.

EFFETS DU FROID SUR LA SANTÉ

  • Apparition favorisée des troubles musculosquelettiques du membre supérieur. Lors de travail au froid (température sèche inférieure à 15 °C),
  • Exacerbation des effets des vibrations transmises au système main/bras,
  • Instabilité du diabète,
  • Augmentation des complications vasculaires,
  • Diminution des réponses thermorégulatrices au froid avec l’âge,
  • Risque d’accouchement prématuré,
  • Augmentation des risques liés au froid avec le tabac, l’alcool, la fatigue, le manque de sommeil, la déshydratation et la sous-alimentation,
  • Métabolisme ralenti, faible thermogenèse. Poids faible (maigreur),
  • L’hypothyroïdie réduit le métabolisme et altère la thermogenèse ainsi que les réponses comportementales.
  • Difficulté à se réchauffer à cause de la caféine présente dans le café et le thé, produits chocolatés et les boissons énergisantes, ayant un effet vasodilatateur.
  • La plupart des médicaments agissant sur la vigilance peuvent altérer les capacités à lutter contre le froid (sédatifs, hypnotiques).

 

AUTRES EFFETS DU FROID SUR LES CONDITIONS ET OUTILS DE TRAVAIL

  • Diminution des temps de réaction, décision, cognition,
  • Malaises, assoupissements, erreurs, accidents,
  • Perte de dextérité, traumatismes, chutes, glissades ou accidents de la route, sur un sol gelé, verglacé, ou neige,
  • Dysfonctionnements sur des machines ou lors de processus, ou l’utilisation d’appareils de chauffage défectueux,
  • Explosion en cas de contact entre des ambiances froides et chaudes, l’action du froid émanant de procédés naturellement froids (cryobroyage, autoclave, azote), présence de produits chimiques gelés et pouvant être incompatibles avec d’autres ou pouvant s’enflammer

 

PRÉVENTION

Les mesures de prévention visent à agir sur les paramètres régissant l’équilibre thermique du corps dans son environnement et sur l’organisation, ou situation de travail et passent par :

  • Une limitation du temps d’exposition au froid, rotation de tâches, pauses et récupérations supplémentaires, modification des rythmes de travail, planning en fonction des conditions climatiques,
  • Une réorganisation du travail pour accomplir les tâches au froid durant les périodes les plus chaudes de la journée,
  • Une limitation du travail sédentaire au froid, et de manière isolée,
  • Une prise de pause dans un local chauffé, avec possibilité de prendre des boissons chaudes, douches chaudes, et la possibilité de sécher ses vêtements et stocker ceux de rechange dans une ambiance tempérée,
  • En repensant l’isolation thermique des murs, toitures, des surfaces vitrées, des abris de chantier, bureaux, postes de surveillance,
  • En supprimant des courants d’air ou entrées d’air froid, en créant des zones tampons, de sas,
  • En choisissant des sols permettant d’éviter le risque de glissade,
  • En isolant thermiquement les surfaces métalliques de contact, et l’utilisation d’outils avec un manche faiblement conducteur et des sièges en matériaux thermiquement isolants,
  • En s’équipant d’aides à la manutention manuelle, afin de réduire la charge physique de travail et la transpiration des salariés,
  • En Formant et informant les salariés sur les risques liés au travail en ambiance froide et leur prévention, les signes d’alerte, les symptômes d’effets sur la santé ainsi que les mesures d’urgence. Des mesures susceptibles également de diminuer les risques liés à une ambiance thermique froide, en se nourrissant d’aliments riches en sucres lents (féculents), soupes et autres boissons chaudes pour éviter la déshydratation (à l’exception du thé et du café) et d’éviter l’alcool,
  • En portant des vêtements et équipements de protection adaptés contre le froid, permettant d’assurer une bonne protection thermique sans nuire à la mobilité et à la dextérité. (Vêtements chauds, gants, sous-gants, bottes fourrées,
  • En pouvant faire sécher ses vêtements ou d'en changer régulièrement.