L’absence totale de bruit, est difficilement supportable pour l’être humain.

Le bruit est une composante de la vie.

Pourtant, dans la vie de tous les jours ou au travail, certaines situations d’exposition au bruit peuvent être néfastes pour notre santé.

En 2050, près de 2,5 milliards de personnes seront, d’après les projections de l’OMS Organisation Mondiale de la Santé, atteintes d’une déficience auditive plus ou moins prononcée et au moins 700 millions de personnes auront besoin de services de réadaptation.

Depuis 1963, le bruit est reconnu dans le tableau n°42 des maladies professionnelles, comme cause des surdités provoquées par les bruits lésionnels.

Le coût moyen d’une surdité professionnelle indemnisée par la sécurité sociale représente près de 100 000 euros, ce qui en fait l’une des maladies professionnelles les plus coûteuses pour la collectivité.

L’exposition au bruit en milieu professionnel est susceptible d’affecter la santé des travailleurs ayant pour conséquence, la perte auditive (surdité), un risque accru d’accidents et une exacerbation du stress.

Quel que soit le lieu de travail, intérieur, extérieur, usine, chantier, exploitation agricole, salle de concert,... l’exposition au bruit doit être analysée, la prévention du bruit au travail s’inscrit dans une démarche en 3 temps :

  • l’évaluation des risques
  • la mise en place des mesures nécessaires pour diminuer, empêcher ou contrôler les risques éventuellement identifiés
  • le suivi régulier de l’efficacité des mesures mises en place.

 

TROUBLES DE L’AUDITION

La déficience auditive peut être due à des causes génétiques, à des complications à la naissance, à certaines maladies infectieuses, à des infections chroniques de l’oreille, à l’exposition à des sons forts, aux médicaments ototoxiques ou au vieillissement.

L’apparition d’atteintes auditives, suite à l’exposition à des sons forts est liée au niveau sonore, et à la durée d’exposition.

Le seuil de dangerosité au-delà duquel des dommages peuvent survenir est estimé à 85 dB(A) (niveau moyen sur une journée de travail de huit heures).

Mais, à partir d’un niveau sonore moyen de 80 dB(A) sur huit heures, le niveau sonore est critique pour l’audition.

La nature et la composition des sons, sont aussi des paramètres nocifs sur l’audition :  

  • Un son aigu est plus dangereux qu’un son grave ;
  • Un son pur, composé d’une seule fréquence, est plus traumatisant qu’un son complexe ;
  • Un son impulsionnel, soudain et imprévisible, est plus dangereux qu’un son d’apparition plus progressive.

Des paramètres individuels : biologique, âge, vulnérabilité personnelle, ou co exposition à des substances chimiques ou médicaments, peuvent aussi aggraver les risques d’atteinte auditive.

  • La fatigue auditive survient bien avant la douleur et en dessous du seuil de douleur (120 dB(A)).
  • La fatigue auditive se manifeste par une baisse temporaire d’acuité auditive, ou par l’apparition d’acouphènes (sifflements, bourdonnements). Si ces épisodes se répètent fréquemment, les troubles auditifs peuvent devenir définitifs :   C’est ce qu’on appelle « pertes auditives. ».
  •  Le traumatisme sonore chronique s’installe progressivement sans que le travailleur n’ait vraiment conscience de la dégradation de son audition, jusqu’au stade du handicap social.
  • Le bruit facteur de risque d’erreurs et d’accidents
  • Parce que le bruit peut masquer des signaux d’avertissement (alarme sonore d’avertisseurs de recul sur certains véhicules) ou couvrir le son émis par un danger imminent ; il est source d’accidents.
  • Le bruit peut également distraire les travailleurs, les conducteurs et accroître ainsi le risque d’erreurs, ou d’accidents.
  • L’exposition au bruit régulier est également un facteur de stress lié au travail.

 Pour savoir si une situation d’exposition est à risque pour la santé, on cherche à déterminer le « niveau cumulé », qui tient compte à la fois du niveau sonore reçu par l’opérateur et de la durée d’exposition.

Dès lors que l’une des situations suivantes est rencontrée sur un lieu de travail : des mesures de prévention sont nécessaires :

 

  • Si ambiance sonore bruyante, comparable à celle d’une rue à fort trafic, d’un restaurant très fréquenté ou encore au bruit d’un aspirateur, pendant la majeure partie de la journée ;
  • Nécessité d’élever la voix pour tenir une conversation à deux mètres de distance, et ce au moins durant une partie de la journée ;
  • Utilisation d’appareils  motorisés bruyants pendant plus de la moitié de la journée ;
  • Si travail dans une activité bruyante, bâtiment, travaux publics, industries des produits minéraux, bois-papier, plasturgie, agroalimentaire, textile, métallurgie et transformation des métaux, construction automobile et des équipements mécaniques ;
  • Présence de bruits occasionnés par des impacts, percussions, ou de sources explosives (explosion, armes à feu).

Pour se faire une idée, l’échelle de bruit simplifiée proposée dans le tableau suivant, donne des ordres de grandeur de niveaux sonores rencontrés dans la vie quotidienne ou en milieu de travail, ainsi que les effets sur la conversation de ces niveaux sonores.

 

 

Pour aller plus loin :

Moins fort le bruit. INRS, ED 6020. Juin 2007. Le bruit. Aide-mémoire juridique. INRS, TJ 16. CANETTO P., GUILLEMY N. 2007, 28 p. (format pdf).
 

Protection des travailleurs :

  •  Décret 2006-892 du 19 juillet 2006 relatif aux prescriptions de sécurité et de santé applicables en cas d’exposition des travailleurs aux risques dus au bruit et modifiant le code du travail (deuxième partie : décrets en Conseil d’Etat).
  •  Arrêté du 19 juillet 2006 pris pour l’application des articles R. 231-126, R. 231-128 et R. 231-129 du code du travail.

Environnement de travail :

 

  • Décret 88-930 du 20 septembre 1988 relatif aux dispositions applicables aux opérations de construction dans l’intérêt de l’hygiène et de la sécurité.
  • Arrêté du 30 août 1990 pris pour l’application de l’article R. 235-2-11 du code du travail et relatif à la correction acoustique des locaux de travail.
  • Tableau n° 42 des maladies professionnelles du régime général.