La prévention de ces risques suppose d’agir sur l’aménagement des postes, mais également sur l’organisation du travail.

Le télétravail connaît depuis plusieurs années un intérêt croissant, tant de la part des entreprises que de celle des salariés. En effet, cette nouvelle forme d’organisation du travail présente de nombreux avantages : elle limite les déplacements des salariés et peut aussi contribuer à améliorer l’équilibre vie professionnelle/vie privée et à réduire l’impact environnemental des transports.

 

L’essor du télétravail est favorisé par le développement des technologies de l’information et de la communication (TIC) notamment internet et par la démocratisation de l’usage des ordinateurs portables et des smartphones.

 

La crise sanitaire traversée depuis le début de l’année 2020 a conduit de nombreuses entreprises et beaucoup de salariés à expérimenter le travail à distance. Le télétravail régulier ou occasionnel est désormais très répandu.

 

Les risques liés au télétravail

Si cette organisation de travail présente des avantages, elle peut occasionner des risques. Ceux-ci peuvent notamment être liés à :

 

L’aménagement du poste de travail

Un aménagement non adapté du poste de travail informatique à domicile peut générer des contraintes posturales au niveau des membres supérieurs (épaules, coudes, poignets…) et du rachis (cervical, dorsal, lombaire).

Par exemple :

  • L’utilisation d’un ordinateur portable avec un petit écran.
  • Le travail réalisé ailleurs que sur un bureau (table de repas, table basse de salon…) et avec un siège non prévu pour cet usage et non-réglable.
  • Par ailleurs, une posture statique prolongée est susceptible d’engendrer une fatigue musculaire par la sollicitation permanente des muscles permettant d’assurer son maintien. C’est le cas notamment lors d’une consultation prolongée de l’écran, d’une utilisation intensive du clavier ou de la souris.
  • Les conséquences peuvent essentiellement être la survenue de troubles musculo squelettiques (TMS) d’intensité variable et se manifestant sous la forme de gêne, de douleurs musculaires, tendineuses voire articulaires pouvant conduire à des lésions.

 

Aux postures sédentaires

L’aménagement du poste de travail et les modalités d’organisation de l’activité propre au télétravail peuvent entraîner l’adoption fréquente et prolongée de postures sédentaires. Celles-ci correspondent au maintien dans le temps de la posture assise ou allongée associée à une très faible dépense énergétique.

Le télétravail, lorsqu’il s’effectue au domicile, peut conduire à diminuer les déplacements à pied quotidiens en supprimant les trajets vers le lieu de travail ou les déplacements à l’intérieur de l’entreprise (accès au point d’impression centralisé, à la cafeteria…). Il amène par ailleurs à rester assis plus longtemps devant son écran.

Ces postures de travail sédentaires contribuent à accroitre le risque d’atteintes à la santé : pathologies cardiovasculaires (hypertension artérielle, insuffisance cardiaque…), troubles métaboliques (diabète de type 2), obésité, cancers (colon, poumon, utérus…), problèmes de santé mentale (dépression) ou de troubles musculo squelettiques (TMS).

 

Au risque de fatigue visuelle liée à l’usage intensif de l’écran

Par rapport au travail au bureau, le télétravail accroît le temps passé devant l’ordinateur. Si actuellement, il n’a pas été démontré que le travail informatisé pouvait engendrer des pathologies visuelles, il n’en demeure pas moins que travailler devant un écran pendant plusieurs heures d'affilées peut entraîner une fatigue visuelle. Phénomène réversible qui disparaît après le repos, la fatigue visuelle se traduit par des plaintes, des modifications physiologiques et une baisse des performances visuelles. Ses manifestations sont des sensations de lourdeur des globes oculaires, des rougeurs, des picotements, des éblouissements, une myopie temporaire, les yeux secs, des maux de tête...

 

Les facteurs de risque de fatigue visuelle peuvent être :

 

  • Individuels tels que la présence de défauts visuels, l’âge de la personne, une correction visuelle non adaptée… ;
  • Liés à la conception du poste de travail : présence de reflets sur l'écran, éclairage inapproprié, écran mal positionné, distance œil/écran trop courte, mauvaise qualité de l'image… ;
  • Organisationnels : durée du travail excessive, absence de pauses visuelles...

 

 

Quelques conseils santé pour bien vivre son télétravail :

  1. Posez des limites pour votre santé mentale et physique.
  2. Préparez-vous de bons petits plats santé pour le lunch.
  3. Privilégiez un sommeil réparateur.
  4. Apprenez à gérer votre stress. (pourquoi ne pas essayer la méditation ?)
  5. Faites des pauses actives
  6. Préservez les liens sociaux pour éviter l’isolement professionnel.
  7. Adoptez le bon équipement et la bonne attitude.
  8. Portez une attention particulière à la santé de vos yeux :
  9. Faites des pauses visuelles (détournez le regard de votre écran toutes les 20 minutes et regardez au loin.)
  10. Placez votre écran à la hauteur des yeux et maintenez-le à une distance raisonnable.
  11. Si possible, placez votre écran dans un endroit où vous êtes sûr de ne pas avoir de reflets gênants votre vue (lumière du soleil ou lampe allumée).
  12. Évitez de vous frotter les yeux.
  13. Si la luminosité de votre écran est trop forte, diminuez-la, mais observez une luminosité suffisante pour lire confortablement votre écran.
  14. Bien sûr, si vous portez des lunettes, portez-les. Vous pouvez également vous rendre chez votre ophtalmologue un peu plus tôt cette année pour vous assurer que vos yeux sont en bonne santé.

Source : www.inrs.fr/www.brunet.ca